Quelles issues possibles ? La lutte contre Daech doit-elle avoir la priorité ? Le régime syrien est-il un moindre mal ?
Alors que la ligne de la France était jusqu’à maintenant ni Assad ni Daech, après les attentats de Paris, François Hollande a paru donner la priorité à l’éradication de Daech sur l’éviction d’Assad. Le président Macron a confirmé cette ligne politique, tout en rappelant la nécessité d’une transition politique en Syrie. Une grande partie du débat en France porte sur cette question de priorité. Mais peut-on raisonnablement séparer les deux objectifs ? Certainement pas et ce pour au moins trois raisons :
1. Il y a eu, depuis le début, une complicité objective entre le régime d’Assad et Daech. Non seulement parce que les jihadistes libérés en mai 2011 par Assad sont allés, directement ou non, grossir les rangs de Daech. Mais aussi parce que le régime a toujours préféré bombarder les populations civiles ou les autres groupes rebelles que Daech et que, à quelques exceptions près (prise de la base de Tabqa notamment), ce dernier s’attaque plus volontiers aux autres groupes rebelles qu’à l’armée du régime.
2. La poursuite des bombardements des populations civiles par le régime, aidé à présent par l’aviation russe, a un effet d’aimantation des candidats au jihad qui vont prioritairement rejoindre les rangs de Daech. Obtenir le départ d’Assad et l’arrêt des bombardements des populations civiles est le meilleur moyen de limiter le pouvoir d’attraction de Daech.
3. Ce n’est qu’en instaurant une véritable transition politique à Damas (c’est-à-dire sans Bachar Al-Assad) que l’on pourra obtenir, sous certaines conditions, que l’opposition armée se joigne à l’armée du régime pour constituer les forces au sol indispensables à l’éradication de Daech.
diary.thesyriacampaign.org – 5 reasons we can’t beat Isis while Assad is in power
liberation.fr – Bachar al-Assad moindre mal contre Daech : chiche !